TAOURIRT ISSULAS
HISTOIRE DE TAOURIRT ISSULAS ET DE SES HABITANTS
AT LAHCENE "AT YENNI "
Grandeur de Taourirt Issulas
Au commencement, Kaci vint d’Akaoudj (Michelet) à At Yenni vers 1780, il s’installa à At Lahcène où il construisit sa première habitation au lieu dit ‘’IGHIL’’ (abandonnée actuellement et tombée en ruine mais jamais vendue). Il acquit un moulin à huile et l’installa au lieu dit Tiremanine (Les grenadiers) et ce lieu est toujours désigné par le nom ‘’L’Mansra n’At Zayed. Se sentant à l’étroit, Kaci et son fils Hadj Sadi décidèrent de sortir du village et achetèrent les terrains situés à Taourirt Issoulas, à 01 km du village At lahcène. Taourirt Issulas ; Taourirt en Kabyle (colline en français), Issulas en Kabyle (poutres en français). A l’époque c’était une forêt d’où l’on ramenait des poutres pour la construction des toitures de maisons. Quelques décennies après la mort de son père, Kaci GRAÏNE, Hadj Sadi et ses enfants aînés firent raser la crête de Taourirt Issulas et bâtirent une grande demeure, l’ancêtre de L’hara oufella actuelle qui a été rebâtie vers 1925 par Hadj Achour et ses frères, non sur les ruines de l’ancienne habitation mais dans une nouvelle plate forme plus grande encore, les travaux de terrassement avaient duré des années. C’est à partir de 1860 que Hadj Sadi GRAÏNE et ses enfants (voir arbre généalogique des GRAÏNE) s’installèrent à Taourirt Issulas et achetèrent d’autres terrains tout alentours. Hadj Sadi GRAÏNE était le père fondateur de Taourirt Issulas. Quelques années plus tard, les At Mahmoud, Oncles de Hadj Sadi GRAÏNE, descendirent à Taourirt Issulas et s’installèrent à côté de leurs neveux près de L’Hara Oufella. Actuellement les demeures des At Mahmoud sont légèrement plus élevées que l’Hara Oufella, à cause du terrassement de cette dernière. Ensuite vint à Taourirt Issulas, Mahiout At Zegane (GRIM) qui avait épousé Fatima la seule fille de Hadj Sadi qui avait 06 garçons et une fille (voir Arbre généalogique).
Ces deux familles s’installèrent à Taourirt Issulas vers 1900. Plus tard, vers 1910, arriva à Taourirt Issulas, Mohammed ou Ramdane At Hamadi qui avait épousé la petite fille de Hadj Sadi, Fetta, la fille d’Arezki GRAÏNE. Jusqu’aux années trente(1930), Taourirt Issulas fut peuplée par ce qu’on appelle en Kabyle"Thassa dwi turew" (Parents ayant un lien charnel et sanguin). Aucun étranger ne pouvait pénétrer au village et s’asseoir à la djemaa sans autorisation. Les quatre familles de Taourirt Issulas : At Zayed, At Mahmoud, At Zegane et les At Hamadi, vécurent en parfaite harmonie.Rappelons que vers 1900, après une vendetta (règlement de compte, opéré par Abdeslam, fils de Sadi, à Akaouedj), arriva M’Barek n’At Zayed (Aït Zayed), ramené par Abdeslam à Taourirt Issulas, pour le soustraire à la vengeance de la famille ennemie, (voir histoire des GRAÏNE). Il fut marié à une GRAINE (Messad).
A partir de 1930 jusqu’à 1964, d’autres familles trouvèrent refuge à Taourirt Issulas, ce sont les Benzid; ils débarquèrent, l’un après l’autre:Le premier des Benzid, arriva vers 1930 avec sa mère, il était âgé de vingt ans environ et était célibataire (ou divorcé !). Les vieux GRAÏNE (encore vivants) qui étaient généreux et tolérants, acceptèrent la mère et son fils, les placèrent à ISLANE, chez ma grand-mère et son fils Amar et les aidèrent à vivre.L’homme fût marié à une femme des At Mahmoud.Il faut préciser que les frères de mon grand-père paternel, Hadj Abdeslam et Brahim, avaient placé les Benzid chez ma grand’mère paternel, pour qu’elle ait des voisins car elle vivait seule avec son fils (mon père Amar, encore très jeune) sous leur protection, alors que son époux (mon grand-père Saïd) était déporté à cayenne (Guyane) pour avoir tué en légitime défense un Caïd de Relizane, (ce qui était considéré comme un acte de rebellion par l’état Français); on devine qu’elle était plutôt contente d’avoir des voisins (Pauvre Grand-mère!).Le deuxième Benzid arriva à Taourirt Issulas, quelques années plus tard, il était arrivé avec sa femme, deux garçons et une fille ainsi que sa belle sœur qui était âgée et sans enfants. Il eut aussi droit à l’asile des GRAÏNE, on lui construisit une maison, toujours à Islane et il vécut en exploitant un terrain (Taliwine) que lui cédèrent les frères GRAÏNE, en usufruit.
Vers 1940, arriva un autre Benzid, seul cette fois. Il était âgé d’une vingtaine d’année environ, les GRAÏNE l’accueillirent aussi, il se maria avec une femme du village de Tigzirt (At Yenni), elle mourut très tôt en laissant trois garçons. Lui aussi reçut en usufruit deux terrains (Tala bouslène, récupérée par feu Hadj Said GRAÏNE car elle appartenait à son père Hadj Achour) et une oliveraie à Taourirt Khelf appartenant à Djaffar GRAÏNE, exploitée à ce jour par son dernier fils issu du deuxième mariage. En 1965, arrivèrent deux jeunes enfants Benzid et leur mère ; Ils bénéficièrent aussi de tous les égards dûs aux réfugiés. Leur père les rejoignit 25 ans plus tard et mourut à Taourirt Issulas. Quant au degré de parenté existant entre les quatre familles Benzid, je ne peux rien avancer d’exact, étant donné qu’elles sont arrivées à Taourirt Issulas à des époques différentes. (Plusieurs années d’écart entre le premier et les derniers arrivés).Peut-on parler de "cousinage" entre les GRAÏNE et les BENZID ? L’arbre généalogique des GRAÏNE, donne la réponse ; si liens, il y avait eu, Kaci les avait rompus en épousant notre Aïeule « Dadi At Mahmoud », n’At Yenni en 1780 et en ne laissant aucun descendant à Akaouedj (Voir arbre généalogique).
Décadence de Taourirt Issulas.
A partir de son évacuation en 1957 par l’armée coloniale, les GRAÏNE ayant un pied à terre à TIZI-OUZOU, ALGER et en ORANIE, l’abandonnèrent et tout se cassa. La révolution est passée par là. Actuellement, trois familles GRAÏNE vivent encore à Taourirt Issulas, sur plus de 100 familles. Les familles GRIM et HAMADI n’y habitent plus et les At Mahmoud sont réduits à 3 ou 4 familles à Taourirt Issulas sur une vingtaine ou plus.L’Hara Oufella et L’Hara Bouada tombent en ruines, l’Houari Bouada (habitations) n’Da Ferhat tombent en ruine aussi .Islane est déserté aussi par ses propriétaires…leurs maisons tombent en ruines.
NB : Par respect aux morts et afin de ne pas heurter la sensibilité des vivants, je n’ai pas donné certains prénoms. Mais les faits étant têtus, l’histoire ne pouvant être travestie, je ne pouvais passer sous silence certaines vérités historiques.
*Rédigé par Mohammed GRAÏNE, fils de Amar et de Tamazouzt GRAÏNE (Zazou l’Hadj), petit fils de Saïd et de Hadj Abdeslam GRAÏNE, un des nombreux arrières petits fils de Hadj Sadi GRAÏNE.