TAOURIRT ISSULAS
HISTOIRE DE LA FAMILLE "AT ZAYED" (GRAÏNE) N'AT YENNI
L’histoire des At Zayed n’At Yenni (GRAÏNE), commença vers la fin du 18e siècle (1780), au moment où l’ancêtre Kaci fils d’abdeslam et petit fils d’Amar, décida de quitter son village Natal « Akaouedj », situé dans la commune mixte de Michelet (Aïn El Hamam), au pied du Djurdjura, à quelques encablures de la grotte du macchabée.
Kaci était fils unique, orphelin de père dès son enfance, il avait une dizaine d’années et avait été élevé par sa mère qui mourut après l’avoir marié. A cette époque l’espérance de vie en Kabylie était de Quarante ans environ.
Kaci dut affronter tout seul les difficultés de la vie. Il fit fructifier le petit troupeau que lui légua sa mère en se lançant dans le commerce, il achetait et revendait, faisait le troc au marché de « l’djema oufella »proche d’At Yenni. Ce commerce lui réussit si bien qu’il amassa une petite fortune.
Une année durant laquelle, l’hiver était rude, il neigea abondamment pendant plusieurs semaines, le malheur s’abattit sur Kaci …Ses bêtes n’ayant rien à manger, moururent et /ou furent sacrifiées pour nourrir sa famille. Kaci se mit à méditer sur le malheur qui l’avait frappé; il arriva à la conclusion qu’il devait quitter Akaouedj et émigrer définitivement vers une contrée plus clémente.
Kaci descendit donc, un jour de marché à l’Djema Oufela, dès la fonte des neiges et là, il fit part de sa décision à des amis d’At Yenni qui le tenaient en estime pour son honnêteté. Ces derniers lui proposèrent immédiatement de venir s’installer chez eux, au village d'At Lahcène. Kaci accepta de suite la proposition qu’il avait suscitée en fait. Ses amis lui dirent que pour être accepté par les At Yenni, il devait acheter un terrain au village, chose qu’il fit sans tarder et sans difficulté car il avait préservé sa petite fortune… (Il faut préciser qu’à l’époque, 18e siècle, les mouvements migratoires des personnes étaient fréquents en Kabylie. Les villages n’étant pas très peuplés, les nouveaux arrivants étaient les bienvenus, car chaque tribu voyait en ces mouvements un moyen de se renforcer en hommes afin de faire face aux agressions extérieures).
Ses amis le cautionnèrent auprès des villageois d’At Lahcène et lui vendirent un terrain dans le village, au lieu dit « ighil » situé sur l’une des crêtes du village. Entre-temps, il avait mis au courant sa femme de sa décision de quitter Akaouedj pour At lahcène, d’At Yenni. Celle-ci refusa de le suivre et essaya d’infléchir sa décision, en vain. Elle refusa alors de quitter Akaouedj et ses parents. Kaci dit alors à sa femme qu’il partait pour ne plus revenir, mais néanmoins, il ne vendrait pas ses biens à Akaouedj, et qu’il les lui laissait. Il s’installa alors à At lahcène vers 1780. Il construisit une maison au lieu cité plus haut et acheta une oliveraie à quelques kilomètres du village, au lieu dit : IGHIL GUEZLA (près de Takhoukht).
Ses amis les At Kaci Ouali, lui donnèrent une de leur fille en mariage et le village l’adopta ; une nouvelle vie commença pour Kaci qui était dans l’âge de la trentaine.
Quelques temps après, un autre malheur s’abattit sur lui : il perdit sa première femme d’At Yenni. Il se retrouva de nouveau seul et sans enfants. Mais en ces temps là, l’homme qui était à l’abri du besoin ne trouvait pas de difficultés à se marier. Il jeta son dévolu sur une femme des At Mahmoud, Dadi, diminutif de Tassadit, qui veut dire en kabyle ‘’la bienheureuse ‘’(c'etait la soeur de Larbi At Mahmoud, un ami intime). Il eut plusieurs enfants mais seulement trois survécurent, de ce mariage : Sadi, Fetta et Abdeslam. Kaci et ses enfants travaillèrent tant et si bien qu’ils finirent par acquérir un moulin à huile qu’ils installèrent au lieu dit « Tiremanine » (les grenadiers) à At lahcène, dont les ruines sont appelées jusqu'à présent ‘’LMENSRA N’ADZAYED’’. En ces temps- là, celui qui possédait un moulin à huile possédait la richesse. La famille prospéra : Kaci maria son fils aîné Sadi à une fille d’une famille honorable, At Ouzouaou. Elle avait pour prénom ‘’Fadma’’. Fadma At Ouzouaou donna un garçon à Sadi qu’il prénomma Kaci du prénom de son père. Elle mourut quelques années plus tard ; le petit Kaci devint orphelin de mère à l’âge de 4 ans ou 5 ans.
La fille de Kaci, Fetta, fût mariée à un homme de la famille n’At Ahmed ou Kaci du village At lahcène. Quand au benjamin de la famille, Abdeslam, c’était encore un enfant d’une huitaine d’années. Il tomba au champ d’honneur à l’âge de vingt cinq ans environ, durant la bataille d’Icheridhène en 1871. (Ma grand –mère paternel qui avait connu son beau père Hadj Sadi, me racontait ceci : lorsque le tour de Abdeslam arrivait pour aller au front, il prenait du berceau son petit neveu Kaci, fils de Hadj Sadi, l’embrassait, le reposait et partait au front pour combattre. Ma grand-mère tenait ce témoignage de son beau père (Hadj Sadi). Il faut préciser que les kabyles, n’ayant pas d’armée régulière, envoyaient des jeunes à tour de rôle au front d’Icheridhène. Abdeslam mourut sans descendance, le vieux Kaci et Dadi étant déjà décédés, Hadj Sadi resta seul; et en ces temps, être seul, c’était être une "proie" pour les envieux. Hadj Sadi avait acheté des terrains non loin du village, au lieu dit ‘’Taourirt Issoulas’’, village actuel de la famille GRAÏNE et s’était remarié avec Zebda At Mimoun qui lui donna des enfants, dont seuls trois garçons et une fille survécurent (Arezki, Abdeslam, fatima et mohammed dit Si M’hmed,car il était lettré et avait étudié leSaint'Coran). Un jour, il eut un différent au sujet d’une délimitation de ses terrains avec une famille du village, qui, le voyant tout seul, voulut imposer sa loi en empiétant sur son domaine. Mal leur en prit : il les affronta tous à lui seul (Ils étaient six hommes) et les remit à leur place. L’affaire arriva au Caïd installé à Taourirt Mimoun qui rendit la justice de la manière suivante : les six membres de la famille adverse payèrent un ‘’Douro’’ chacun, donc six ‘’douros’’ à eux tous et Kaci paya à lui seul, six ‘’Douros’’. Cet épisode a eu lieu vers 1880 (témoignage de ma Grand-mère). Ces évènements lui donnèrent à réfléchir. Seul, avec des enfants en bas âge, il risquait à tout moment de subir ce qu’il avait enduré auparavant (La Hogra), Il prit une décision qui allait faire de sa famille une grande tribu riche, puissante, respectable et redoutée dans toute la contrée des At Yenni et même au-delà.
Il décida de prendre d’autres épouses avec l’assentiment, sinon la complicité de sa première épouse Zebda, afin d’agrandir son clan. Hadj Sadi surnommait Zebda,TASSEDA (la lionne) pour avoir été à ses côtés dans les moments les plus difficiles de sa vie. En ces temps là, la polygamie était courante pour qui avait la fortune et Hadj Sadi, en avait. L’huile coulait à flots dans son moulin et se vendait bien. Il avait acheté d’autres oliveraies qu’il donnait en exploitation au tiers, aux villageois qui n’en avaient pas.
Hadj Sadi prit donc, pour épouses d’autres femmes et ceci à bon escient : Agrandir son clan dans et en dehors des At Yenni.
Il épousa trois autres femmes (ce qui lui en faisait quatre, ceci par obéissance à la loi religieuse, car il était pieux) :
- Dehbia At Oussadi, de la tribu des ouacifs.
- Dehbia At L’mouhoub, de son village.
- Fetta At Saadi, de son village.
Chacune de ces femmes lui donna un garçon ; avec Kaci l’orphelin de mère et les trois garçons de Zebda la lionne,son clan atteignit avec lui, huit hommes beaux et forts. La vieille maison du village At lahcène étant devenue trop petite pour héberger tout ce beau monde, Hadj Sadi avait anticipé sur l’avenir et avait construit une nouvelle demeure à Taourirt Issoulas en contrebas du village, sans renier son appartenance au quartier des At Amara, d’At lahcène, puisqu’il ne vendit point la maison que lui avait léguée son père, tombée en ruines, elle a fini par disparaitre. La famille GRAÏNE devint rapidement une famille puissante et respectée. Elle se mit à acheter des terrains tout autour de Taourirt Issoulas et des oliveraies dans les terres éloignées jusqu'à Takhoukht. Le vieux Hadj Sadi menait de main de maitre sa famille. Tous ses enfants vivaient sous le même toit, sous l’autorité du patriarche; Ma grand-mère Fadma n’At Kaci Oubrahim m’avait raconté que plus tard, lorsque tous les hommes revenaient de l’Oranie où ils faisaient commerce, la famille se retrouvait avec quarante personnes et que tout le monde mangeait en même temps. La femme dont c’était le tour de faire la cuisine, ne faisait que cela du lever du jour jusqu’au coucher du soleil. Cependant, en ces temps difficiles, tous les membres de la famille mangeaient à leur faim. Plus tard, Hadj Sadi et ses enfants avaient construit une grande habitation (l’ancienne l’Hara Oufella) à Taourirt Issoulas dans laquelle, il vivait avec tous ses enfants.
Devenu grand-père et même arrière grand-père, au crépuscule de sa vie, Hadj Sadi qui était pieux décida d’aller en pèlerinage à la Mecque. Il fit son devoir de croyant et revint chez lui, finir sa vie au milieu des siens.
A la mort de leur père, qu’advint-il des enfants ?
Avant de répondre à cette question, revenons en arrière de plusieurs années, vers 1890, de tous ses enfants, Kaci l’aîné se détacha de la famille. En effet, arrivé en âge d’être marié, Hadj Sadi maria son fils aîné, il lui prit pour épouse la fille de son oncle maternel, prénommée Fadma (N’at mahmoud) et Kaci se détacha du clan pour vivre avec sa famille. L’habitation construite par Kaci et ses enfants existe toujours, on lui donna pour nom « l’Hara Bouada » et l’habitation de Hadj Sadi et de ses autres enfants « L’Hara Oufella ». L’Hara Bouada est située en contrebas de L’Hara Oufella. Kaci démontra à son père qu’il était son digne fils. Sa famille prospéra ; il acheta des terrains, des oliveraies et ses enfants achetèrent même une ferme à Arib (actuellement AÏN BESSAM). Sa descendance est aussi nombreuse que celle de son père. A la mort du vieux patriarche (Hadj Sadi), Arezki le fils aîné de Zebda la lionne (Tasseda), remplaça son père et devint le patriarche des GRAÏNE. Arezki était plus âgé que tous ses frères issus des trois mariages de Hadj Sadi. Il ne pouvait pas être remis en cause car c’était le droit d’aînesse qui primait (Kaci étant décédé). Le nouveau patriarche se montra à la hauteur, il géra si bien les affaires familiales qu’il imposa crainte et respect. Il réussit à préserver l’unité de la famille ; c’est de son temps qu’il y eut une grande harmonie entre ‘’l’Hara Ouffela’’et ‘’l’Hara Bouada’’. Les enfants de Kaci n’ont jamais contesté l’autorité du patriarche Arezki dans tout ce qui engageait le clan des GRAÏNE auprès des autres clans d’At Yenni ou d’ailleurs.Tout patriarche qu’il était, Arezki travaillait au même titre que ses frères et neveux. C’était lui qui supervisait ce qui se passait dans les affaires familiales à Tizi-Ouzou, Alger,en Oranie. Da Hemou n’At Mahmoud (père de Da Medjber) m’avait raconté que Vava Hemou (Arezki GRAÏNE), c’était le surnom affectueux que lui donnaient la famille et les At Mahmoud, était poète en ses moments de loisirs (tout comme l’était Da hemou) et qu’il était l’ami intime du grand poète Si M’hand ou M’hend .Cétait Vava Hemou qui emmenait le grand poète Si M’hand ou M’hend avec lui en voyage dans l’Algérois et en Oranie, il lui assurait le gîte et le couvert partout où il l’accompagnait. A ma question : Est-ce que Si M’hand ou M’hend venait à At Yenni en invité ou en visite chez Vava Hemou? Je reçus une réponse inattendue! Da Hemou m’avait répondu qu’à maintes reprises Arezki avait essayé de le ramener avec lui à At Yenni mais le poète refusait toujours : Il disait à son ami Arezki, ‘’si je viens chez toi, je perdrai ton amitié, car j’ai peur de blesser les gens avec mes "poèmes". ET un jour, arriva une grande catastrophe: Arezki le patriarche fut assassiné. Abdeslam le frère cadet et Djaffar le fils d’Arezki arrivèrent immédiatement sur le lieu du crime(Taliwine), Djaffar tira son pistolet et abattit l’assassin de son père. La loi du talion ‘’œil pour œil, dent pour dent’’ était acceptée par les parents du tueur, mais la justice coloniale se saisit de l’affaire et condamna Abdeslam et Djaffar à payer quand même une amende. Après la mort du patriarche Arezki, c’était au tour du frère cadet Abdeslam de devenir patriarche des GRAÏNE par droit d’aînesse. Il vécut jusqu’en 1941; Il mourut de maladie et de vieillesse. Il était pieux et croyant; il avait effectué le pèlerinage à la Mecque tout comme son père Hadj Sadi. Sur son lit de mort, entouré de tous ses frères, il désigna Achour (plus tard Hadj Achour) comme patriarche de la famille. Achour était le digne fils d’Arezki, l’aîné de ses frères et même l’ainé de ses oncles encore vivants (Brahim et Said),ces derniers l’avaient accepté comme patriarche. Abdeslam, du vivant de son frère Arezki (vers 1900) avait réglé son compte à un homme d’Akaouedj qui l’avait injurié au marché de Souk l’djema. Cet homme disait-on, avait touché à l’honneur de son grand-père Kaci et de la famille. Ne pouvant laver l’affront en public de peur d’être traduit en justice et d’être condamné à la prison, il décida d’aller le faire au cœur du village de cet Homme, comme cela se pratiquait en ces temps-là. Il se rendit donc au village de son ancêtre et prit contact avec un jeune homme (M’barek n’At Zayed) orphelin de père et de mère et célibataire. Abdeslam fut pris en charge par M’barek qui l’hébergea et le mit au courant des habitudes du provocateur. Un matin de bonne heure, Abdeslam attendit l’homme dans son champ et Lava l’affront. Il revint chez M’barek et lui dit de le suivre à At Yenni, sinon il subira la loi du talion car la famille de l’homme savait qu’il était resté chez lui et qu’il l’avait renseigné ; M’barek le suivit donc à At Yenni. Les GRAÏNE accueillirent le jeune homme en frère, lui construisirent une habitation, le marièrent à l’une de leurs sœur, « Messad », fille de Amar Akli (voir Arbre généalogique) et lui donnèrent un terrain (Thamazirth Oubassane). Il mourut à un âge avancé à la fin des années 1960, laissant un fils vivant en France à ce jour et quatre filles.
LE PARTAGE DES BIENS FAMILIAUX
A la mort de Hadj Sadi, tous les frères étant mariés, ayant des enfants, ne pouvant plus vivre sous le même toit ; Décision fut prise de procéder au partage des biens familiaux. Les trois frères Arezki, Abdeslam et Mohamed (dit Si M’hamed) de même mère (Zebda la lionne) prirent leurs parts ensemble. Arezki et Si m’hamed prirent l’hara oufella, Abdeslam eut la première demeure de son père à Islane, qu’il agrandit pour y loger ses deux garçons avec leurs familles. Quant aux autres : Brahim, eut une habitation à côté de Abdeslam, Amar Akli décédé jeune, sans descendance mâle n’eut rien, Saïd le plus jeune n’assista pas au partage car il était condamné à la déportation à Cayenne ( en Guyane), pour avoir tué en légitime défense, un Caïd de relizane qui voulait rentrer au marché (qu’il gérait avec ses frères et neveux), avec sa suite sans payer le droit d’entrée des chevaux et autres animaux pour les vendre. Le Caïd pensant qu’il pouvait tout se permettre, essaya de cravacher Saïd, qui tira son pistolet et l’abattit devant toute sa suite. Il échappa au lynchage, mais pas à la justice coloniale qui le condamna à 30 ans de bagne à Cayenne, Saïd avait à peine 20 ans. Etre envoyé au bagne à Cayenne équivalait à une condamnation à mort. A son fils Amar,on donna une maison et quelques terrains.Plus tard Hadj Achour GRAÏNE et ses frères décidèrent de détruire l’ancienne ‘’L’Hara Ouffella’’ pour la reconstruire en une demeure digne des grandes familles de l’époque (vers 1925), l’Hara Oufella actuelle. En 1940, L’Hara Oufella avait l’éclairage électrique (énergie fournie par une éolienne); Toutes les chambres avaient une installation électrique et le sol était carrelé, ainsi que les terrasses.
L’Hara Oufella était une citadelle que ne possédait nulle autre famille en Kabylie, y compris les familles de Caïds. L’année 1950 réserva une sacrée surprise à toute la famille; Saïd fut libéré sain et sauf et revint dans son village natal. Six ans plus tard, pendant la guerre de libération de l’Algérie, il fut la première victime n’At Yenni de l’armée française, qui l’avait exécuté sans jugement. Il mourut dignement en martyr de la révolution algérienne.La famille resta unie jusqu'à la mort de Hadj Achour (Vava l’ Hadj) en 1957. Peu de temps après, le village TAOURIRT ISSOULAS fut évacué par l’armée Française suite à l’engagement de la famille GRAÏNE dans la révolution Algérienne, cela provoqua la dispersion de la Grande Famille. Certaines Familles trouvèrent refuge en Oranie, d’autres restèrent à At Yenni.
A l’indépendance, l’organisation sociale des Grandes Familles Kabyles évolua vers la modernité, le système patriarcal n’avait plus cours, il avait fait son temps et avait disparu des us et coutumes Kabyles.
NB : Un deuxième GRAÏNE (Belaïd, frère de Da Kaci) est tombé en martyr de la guerre de libération de l’Algérie, en Oranie.
*Ecrit par Mohammed GRAÏNE, Fils de Amar, Petit fils de Saïd et de Abdeslam GRAÏNE, un des nombreux arrières petit Fils de Hadj Sadi GRAÏNE.